Le vieil homme aux oiseaux


Des marionnettes sur table reconstituent la nouvelle de Marius Von Mayenburg.

Un homme qui parle aux pigeons, une femme seule à la maison,
un couple qui ne se parle plus...
Ce qui est écrit arrivera.

Deux comédiennes-marionnettistes tissent les fils d'une histoire digne d'une série noire.


Un monde à deux faces

Deux mondes s’affrontent. Le monde du foyer où attend la femme, et le monde de la ville, du banc public et des oiseaux. Ces deux mondes paraissent clos et hermétiques. Ils se juxtaposent sans créer de dynamique ou d’évolution. Si l’un représente le mutisme et la frustration, l’autre suggère un idéal de puissance et de liberté. Cependant, dans ces deux mondes, chaque jour les mêmes événements se déroulent. Chaque monde est une boucle où se reproduit mécaniquement, voire obsessionnellement les mêmes situations. 
Cette compulsion de répétition rend, jour après jour, plus tangible le malaise des personnages et noue un peu plus chaque fois le lien dramatique qui les unit. Car ils sont intimement liés, si l’un d’eux bascule, il entraînera inexorablement l’autre dans sa chute.





L’arrière-cuisine de l’apocalypse

Dans cette nouvelle, l’homme et la femme sont en empathie avec le monde dans lequel ils vivent. D’un côté la femme délaissée habite un appartement aux murs décrépits, traversé de courants d’air, tandis que dehors l’homme aux pigeons s’accroche à un reste de nature dégradée et maladive qui lui renvoie un reflet cinglant de sa propre misère. Ce fantôme de nature dont il se croit maître ne lui donne qu’une piètre illusion de puissance (je suis votre Dieu). De même, l’élévation qu’il ressent en compagnie des volatiles urbains, ce vieux sentiment religieux jeté désespérément avec le dernier grain du sac (battez des ailes en une prière muette), ne lui apporte bientôt plus aucun réconfort, et le drame tentaculaire de la vie humaine transformera une situation, somme toute banale, en tragédie.

On ne peut juger les personnages de cette histoire. L’homme et sa femme sont acculés au désespoir par la force de l’habitude, ils ne peuvent faire face au vide qui creuse leur vie. Faute de mots, faute de cœur. Lassitude ! Cet homme aux oiseaux aurait fait figure d’anachorète quelques siècles plus tôt, malheureusement il ne sait plus ce qu’il cherche sinon une alternative à sa vie conjugale. Sa passion pour les oiseaux finit par prendre des allures d’antidépresseur. Il n’y a plus de joie mais une recherche éperdue de légèreté, et c’est ainsi qu’avec le temps, François d’Assise s’est mué en vieux clochard hébété.
C’est la surdité qui va rompre le fragile équilibre de la raison de cet homme. La surdité face à la douleur de sa femme et face à sa propre douleur également. La surdité qui masque et qui exile. C’est elle qui guidera la mort dans sa maison.



L’adaptation

C’est par le biais de l’enquête de police (5 dernières minutes), de la reconstitution de procès d’assises et de références aux films d’angoisse (Hitchcock), que nous aborderons ce texte. Chacune des deux comédiennes aura en charge de défendre son client et de trouver le coupable de cette tragédie. Ces deux avocats rejoueront les événements qui ont conduit à ce drame en se servant des décors et des marionnettes mises à disposition. Nous mélangerons signes d’un réel possible (décors conçus à partir de photographies retravaillées) et objets plastiques (marionnettes, faux objets), manipulation de marionnettes et jeu d’acteur réaliste et psychologique. Nous ferons glissé la situation réaliste des personnages dans un monde absurde voir onirique, et ceci, afin de perdre le spectateur dans cette fiction à plusieurs étages. Que le public ne sache plus faire la différence entre reconstitution d’un fait passé et actions se déroulant dans le présent. Ne plus savoir quels sont les faits objectifs et les interprétations subjectives. Pour finalement s’apercevoir que tout jugement est impossible, que nous ne sommes pas dans la sphère de la faute et de la responsabilité mais dans celle de l’inéluctable et de l’inertie.

Bande annonce du spectacle - Création : Claire Fristot - 2010



Dates - 2009 / 2011

2011
- Le 10 et 11 février - Théâtre du Champ de Bataille - Angers /
http://www.champdebataille.net/
- Le 25 et 26 Mars - Méliscènes - Espace Athena - Auray / www.auray.fr

2010
- le 26 Février 2010 au Festival de la marionnette à Grenoble (38)
Rencontre marionnettique d'hiver du 15 au 28 février 2010
- le 5 mai : le risque - pol'n – Nantes (44)
- le 18 et 19 mai : Scènes ouvertes de l'Insolite - Théâtre de la Marionnette à Paris -
Théâtre de la Cité Internationale.
- le 20 mai : La Générale - Paris
- le 22 et 23 mai – Sacrerues – Le Broc et Gattières (06)
- Le 15 et 16 juillet : 25ème Festival de la Marionnette - Dives sur Mer (14)
- 4 septembre - Coup de Chauffe - Cognac (16)
- 14 octobre – Espace Jean Vilar – Ifs (14)
- 22 Octobre – Festival Quai des Chaps – Nantes (44)

2009
- Du 14 au 16 mai - Le Cabanier – Nantes
- Le 16 juin - Pol’n – Nantes
- Du 23 au 26 Juillet - Chalon dans la rue - Maboul Distorsion ouvre sa toile - Chalon sur Saône
- Du 6 au 9 août - 21ème Festival de la marionnette - MIMA – Mirepoix
- Du 20 au 27 septembre - Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes - Charleville Mézières
Dimanche 20 septembre à 21h30 et à 23h30 - M.J.C Gambetta Salle N°2
Lundi 21 septembre à 15h00 et à 20h00 - Manchester Centre Social
Mardi 22 septembre à 20h00 - Ronde Couture Salle Dubedout
Du 23 au 27 septembre à l’AnneXe d’Aubilly
Mercredi 23 à 18h, jeudi 24 à 17h, vendredi 25 à 20h, dimanche 27 à 18h.
- Du jeudi 15 au dimanche 18 octobre à 19H- TAM TAM les dessous de la Marionnette au TNT à Nantes